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PARIS SUR CRIMES
10 novembre 2011

Troppman (1869)

Jean-Baptiste TROPPMANN  

1869

12, boulevard de Denain (Hôtel du Chemin de Fer du Nord)

 

 

« Presque tous les gens s’imaginent à tort qu’un assassin est différent d’un homme ordinaire. On le décrit trop souvent en termes excessifs, tels que « monstre anormal » ou « brute insensée ». Des idées aussi mélodramatiques sont bien loin de la vérité. En fait un assassin est un être normal, qui possède simplement le courage nécessaire pour mettre en pratique ce vieil adage : Chacun pour soi ». (Arthur Williams)

Pour les journaux populaires du 19ème siècle, et principalement les lecteurs des « canards » sanglants, l’assassin « fou » est, en effet, un homme hanté de mauvais démons, de forces mystérieuses qui le poussent inexorablement vers le mal. Il est ce qu’on appelle un « monstre », une sorte de passeur vers l’enfer. Dans le Banquet, Platon donne une définition qui rend bien compte de ce que les « monstres » représentent dans l’esprit de ceux qu’ils fascinent : « Le monstre est, dit-il, à mi-chemin entre les hommes et les dieux ». Il est donc significatif que, de tout temps, l’attention se soit focalisée sur ces êtres surnaturels avec une telle intensité et que leurs crimes les aient fait entrer dans la légende. Ainsi en est-il de Troppmann dont l’affaire fut l’une des plus sinistres des annales criminelles françaises du 19ème siècle et qui bâtit, sous le second Empire agonisant, en proie à la contestation républicaine et aux émeutes ouvrières, tous les records de popularité.

 Le lundi 20 septembre 1869, vers cinq heure du matin, un certain Langlois, cultivateur de la Villette, se rendant à son travail, découvre dans le champ de luzerne qu’il exploite dans la plaine de Pantin, aux environs de l’actuel carrefour des Quatre-Chemins, des traînées de sang mêlées à des débris de cervelle. Il donne un ou deux coups de pioches dans un monticule fraîchement remué et met à jour une tête d’enfant. Il court, aussi vite que ses jambes le permettent, au commissariat de Pantin.

Les policiers, revenus sur les lieux en sa compagnie, découvrent rapidement six cadavres : une femme d’environ trente-cinq ans, vêtue d’une robe de soie, et cinq enfants dont un de cinq ou six ans et une fillette de quatre ans, sommairement enfouis sous une mince couche de terre. Ils ont été tués à coup de couteau, étranglés ou assommés. Les plus jeunes ont été égorgés et éventrés à coup de pioche. L’assassin a longuement piétiné leurs tombes pour tasser la terre. La mère a reçu une trentaine de coups de couteau. Détail sordide : elle  était enceinte de six mois.

L’enquête s’ouvre alors dans l’émotion générale. Dès l’annonce du massacre, d’une ampleur et d’une sauvagerie véritablement hors du commun, le public se passionne pour l’affaire. Les journaux de toutes tendances se mettent de la partie. On ne parle plus que du crime de Pantin. Le tirage du Petit Journal passe de 350 000 à 470 000 exemplaires pendant toute la durée de l’affaire, chiffre record pour l’époque. Le champ du maraîcher Langlois devient un lieu de promenade pour les Parisiens et les ouvriers des faubourgs qui se précipitent tous les dimanches, en omnibus, à cheval et à pied pour visiter le lieu maudit. Des marchands ambulants y vendent de la limonade et des dépliants intitulés « Photographies du champ Langlois », montrant le dessin de la fosse où ont été découvertes les victimes, ainsi que leurs portraits défigurés.

 Très vite, l’enquête commence à donner des résultats. Les victimes sont identifiées : il s’agit d’une certaine Hortense-Juliette Kinck et de ses cinq enfants. Un sixième, l’aîné, a disparu. Le mari, Jean Kinck, un jeune mécanicien qui réside à l’hôtel du Chemin de Fer du Nord - aujourd’hui hôtel Terminus Nord - , 12, boulevard de Denain, n’a pas reparu non plus à son domicile depuis le 19 septembre. Ce même jour, à la barrière de Pantin, a été également aperçu, roulant vers la banlieue déserte, un fiacre avec sept personnes à son bord. Une heure plus tard, la voiture a été de nouveau remarquée, en sens inverse, vide.

Le cocher est rapidement retrouvé. Il confirme avoir chargé sept clients et les avoir déposés, en pleine nuit, au lieu-dit du Chemin-Vert, à Pantin, après avoir longé la route de Flandre - rue de Flandre - , la rue Magenta et la rue Davoust. Étrange et lugubre parcours vers un non-lieu situé au delà des barrières de la ville et totalement livré à la nuit. À l’époque, en effet, ces rues ne sont encore que des chemins bourbeux peu fréquentés, sans éclairage, mal entretenus, se perdant dans la campagne, au milieu des champs et des potagers. La présence d’une famille bourgeoise au grand complet dans un tel lieu et à une heure si tardive ne peut paraître qu’incongrue à un cocher, pourtant habitué aux courses les plus extravagantes.
Au Chemin-Vert, le jeune homme est d’abord descendu en compagnie de Mme Kinck, de sa petite fille et du plus jeune des garçons, laissant les trois autres dans le fiacre en leur recommandant de rester sage. Ils se sont ensuite éloignés dans l’obscurité. Une demi-heure plus tard, le jeune homme est revenu, seul. Apparemment pressé, il a réveillé les enfants qui s’étaient endormis, les a fait descendre, a payé, puis renvoyé le cocher. Ce dernier se souvient également de la discussion qu’il a eue avec les trois enfants restés dans la voiture pendant cette étrange et irréelle attente dans la nuit. Le plus âgé lui aurait dit qu’il ne savait pas où était leur père venu à Paris depuis Roubaix, que leur ami Troppmann le savait et qu’il était allé le chercher avec sa maman.

On retrouve également, sur la jeune femme assassinée, une photographie représentant le portrait d’un homme. On la montre à l’hôtelier de la gare du Nord, il reconnaît son client, Jean Kinck. On la présente également au cocher qui l’identifie comme étant son mystérieux passager nommé Troppmann. Pour la police, il ya donc un problème. Soit le père est coupable, soit ce fameux Troppmann a usurpé son identité et s’est fait enregistrer à l’hôtel sous son nom. Toutefois, l’hôtelier, fouillant dans ses souvenirs, croit pouvoir affirmer que le 19, en quittant l’hôtel, le prétendu Jean Kinck lui a parlé du Havre. C’est ici que la chance va incroyablement jouer en faveur des policiers.

 Le matin du 21 septembre, au Havre, un clochard, indicateur de la police à ses heures, nommé Edouard Dourson, dit le Tortillard à cause d’une jambe boiteuse, avise un flâneur d’aspect étrange qui suit avec envie le mouvement des navires. Il s’approche, lie conversation avec l’individu qui se confie volontiers. Celui-ci prétend se nommer Fisch et exercer le métier de mécanicien à Bâle. Il doit rejoindre un oncle millionnaire en Amérique, mais il n’a pas de papiers en règle pour s’embarquer. Aussi, demande-t-il à son nouveau compagnon de lui procurer un faux passeport moyennant cinquante francs. Tortillard accepte tout en flairant la prime que lui rapporterait la dénonciation de ce singulier individu. Pendant deux jours, berçant de promesses le candidat émigrant, il erre avec lui dans les rues du port.
Le 23, un brigadier bien informé pénètre dans un des cabarets de dockers de la rue Royale, et entreprend de contrôler les identités des consommateurs. Tous sont en règle, sauf un qui balbutie quelques vagues explications. Il est aussitôt invité à venir s’expliquer au commissariat. L’inconnu, apparemment résigné, fait mine de suivre le gendarme, mais en passant sur le quai, il s’échappe brusquement, se met à courir et plonge dans le bassin du Commerce. Un ouvrier nommé Hanguel a vu la scène, saute à son tour à l’eau, empoigne le garçon et le ramène à quai, évanoui. Au poste, on découvre sur lui, outre un billet de voyage sur un paquebot qui doit quitter le Havre le lendemain pour l’Amérique, des documents libellés au nom de Jean Kinck.. Les policiers n’en doutent pas une seconde : c’est lui. C’est le meurtrier de Pantin.

 À noter ici, à titre savoureux, la version hautement fantaisiste de l’arrestation qu’écrira (ou fera écrire) dans ses Mémoires le très imaginatif et peu modeste chef de la Sûreté Impériale, Auguste Claude : « Comment parvins-je à saisir l’individu au Havre ? Qui me guida, sur de faibles indices, vers ce port de mer ?…Ce qui me plaça sur sa piste, ce furent moins les vagues indices de mes agents que mes qualités natives, secondées par le hasard. Aujourd’hui encore, je ne m’explique pas plus ce qui m’a placé sur sa voie qu’on ne s’explique le flair du chien de chasse courant, à plein bois, sur la bête fauve… » Ou encore : « Une piste m’attirait, je la suivais. Sur le théâtre de mes exploits, mon rôle de policier me possédait comme le scélérat que j’avais à poursuivre ; je ne m’appartenais plus ; il fallait que le malfaiteur m’appartînt ! ». En fait, Claude n’arrivera au Havre que le lendemain et n’aura exactement joué aucun rôle dans une découverte sensationnelle qu’il n’avait ni organisée, ni prévue, et encore moins effectuée.

La nouvelle de l’arrestation s’est aussitôt répandue à travers tout le pays. Le 25 septembre, Troppmann, que tout le monde croit encore être Jean Kinck, est transféré du Havre à Paris, sous l’escorte du  chef de la Sûreté et de deux inspecteurs. Gare Saint-Lazare, il ne peut être question de le faire sortir par les issues normales : plus de dix mille personnes sont prêtes à se jeter sur lui. Il quitte la gare par une porte dérobée, rue de Rome, où deux fiacres attendent, stores baissés. Direction : La Morgue. Confronté aux corps de Mme Kinck et de ses enfants, qu’il considère avec sang-froid et qu’il avoue cependant reconnaître, il finit par donner sa véritable identité, tout en affirmant… ne pas être l’auteur des meurtres, mais plutôt leur témoin complice. « Moi, je ne suis pas Jean Kinck. Je suis Troppmann. C’est Gustave Kinck, le fils aîné, et Jean Kinck qui les ont tués. Moi, je n’ai fait que les tenir », explique t-il aux inspecteurs de Monsieur Claude.

 Troppmann ! En quelques heures, ce nom va devenir célèbre, terriblement célèbre.

 Jean-Baptiste Troppmann naît le 5 octobre 1849 à Brunstadt, en Alsace. À vingt ans, il est d’allure plutôt chétive et assez mal bâti : des bras trop longs, des oreilles décollées, et surtout, des mains énormes, « des mains d’étrangleur », dira stupidement Claude, toujours prêt à en rajouter, avec  « deux pouces  monstrueusement » écartés ». C’est un garçon rêveur, taciturne et renfermé qui se passionne par la lecture d’ Eugène Sue et qui est hanté par le désir de faire fortune en Amérique. Il est issu d’une famille relativement aisée que le père Troppmann, mécanicien, a finie par ruiner au fil de ses inventions décevantes. Jean-Baptiste Troppmann accepte d’apprendre le métier de mécanicien par résignation, mais s’évade rapidement en voyageant à travers le pays. Il supporte mal de voir son père, inventeur et ouvrier honnête, se faire gruger et déposséder de ses découvertes par des affairistes sans scrupule. Révolté par la misère ouvrière dont il est témoin au cours de ses pérégrinations, il voue à la société bourgeoise une haine quasi obsessionnelle. Désormais, entre le monde des possédants et lui, c’est l’état de guerre.

 En août 1869, Il décide alors de s’attaquer à celui-ci en la personne d’un mécanicien aisé de Roubaix, Jean Kinck, alsacien comme lui, et à qui il fait miroiter une affaire imaginaire de fausse monnaie. Il a, pour cela, dit-il à Kinck, besoin de fonds pour payer l’achat des machines qui serviront à fabriquer les faux billets. Celui-ci, confiant, accepte, promet le financement et reçoit Troppmann chez lui au milieu des siens, le présentant comme son nouvel associé et ami. Tout va ensuite aller très vite. Le 25 août, Troppmann attire Jean Kinck, porteur de cinq mille cinq cent francs en chèque, dans un piège, aux environs de Guebwiller, en Alsace, se débarrasse de lui en lui faisant boire du vin mélangé à de l’acide prussique, et récupère l’argent dans les poches du cadavre avant de l’enterrer dans les ruines du château d’Herrefluth, non loin de là. Le lendemain, il tente d’encaisser le chèque à la poste de Guebwiller. En vain. Il retourne alors voir la famille Kinck et leur raconte que Jean, retenu à Paris pour affaires, l’a chargé de demander à Gustave, le fils aîné, de s’occuper de débloquer les fonds.

Le 16 septembre, Troppmann, installé depuis peu à Paris, à l’hôtel des Chemins de fer du Nord, chambre 24, sous le nom de Jean Kinck, reçoit un télégramme de Gustave l’avertissant qu’il n’a toujours pas pu récupérer la somme mais qu’il sera à Paris le lendemain pour rencontrer son père.

Que se passe t-il alors dans la tête de Troppmann ? Nul ne le saura jamais. En tout cas, le fait est, qu’à partir de ce moment, en proie à la panique, il va la perdre complètement. Le 17, il part chercher Gustave à la gare et l’entraîne à son hôtel. Là, il lui fait écrire une lettre à l’attention de sa mère, lui demandant de venir elle aussi avec ses autres enfants. Troppmann emmène alors le malheureux Gustave en omnibus à la Villette puis, à pied, à Pantin, où son père est censé l’attendre, tout au moins en esprit. Il le tue d’un coup de couteau dans le dos au beau milieu du champ Langlois et l’enterre prestement. Son corps ne sera retrouvé par hasard que le 26 septembre, six jours  après la découverte des premiers cadavres, alors que le terrain a été piétiné et visité par des milliers de promeneurs endimanchés. Troppmann reviendra alors sur sa première version accusant le père et le fils aîné, et s’inventera, pour s’adapter aux nouvelles circonstances, de prétendus complicités. Il parlera même d’un complot prussien, thèse qui sera reprise très sérieusement dans ses Mémoires par l’incorrigible Claude, et à laquelle de nombreux « experts », dans ce contexte particulier de rivalité guerrière franco-prussienne, ne manqueront pas d’apporter un certain crédit.

Le 19 septembre, dans la soirée, Mme Kinck, accompagnée de sa progéniture, débarque à Paris. Troppmann, a, auparavant, acheté une pelle et une pioche à la quincaillerie Bellanger, 209, rue de Flandre. La suite est connue.

 Le 28 décembre 1869, Troppmann comparaît devant les Assises de la Seine. Il neige, mais cela n’empêche pas la cohue des grands jours. Le tout Paris est réuni là, attendant des révélations nouvelles. Parmi eux, Alphonse Daudet, encore à ses débuts, Gustave Flaubert, Alexandre Dumas fils, et tout ce que la capitale compte de personnalités littéraires, de gens du monde et de dignitaires du régime. L’accusé est défendu par Me Lachaud. Cet excellent avocat, réputé pour son talent d’orateur, mettra toute son énergie, toute sa fougue, au service de cette cause désespérée et soutiendra, lui aussi, la thèse des complices. En effet, un adolescent de quinze ans, Frérin, a déclaré avoir vu trois hommes vétus de blouses blanches dans le champ de Langlois la nuit du crime. Son témoignage ne sera pourtant pas retenu.
Le 31 décembre, les jurés rendent leur verdict : Troppmann est condamné à mort. La délibération n’a duré que quelques minutes. Transféré de la Conciergerie à la prison de la Roquette, au quartier des condamnés à mort, il commence par protester contre la camisole de force qui lui a été passée. On craint, en effet, qu’il se suicide. Il a déjà tenté maintes démarches, infructueuses, pour obtenir du poison. Il est terrifié par la guillotine mais non par la mort. Naïvement, il exprime par écrit le vœu de visiter, à la Conciergerie, le cachot de Marie-Antoinette, « cette malreuse épouse de Louis 16 » , qu’il admire, et de «  monté à l ‘échafau le 21 janvié, le jour de la mort du plus innocen des roi ». Evidemment, cette requête lui est refusée.

 En attendant l’exécution prévue pour le 19 janvier, et depuis le rejet de son pourvoi en cassation, des groupes de fêtards s’installent place de la Roquette dans l’espoir d’assister le lendemain à la mise à mort du condamné. Les cabarets du quartier sont pris d’assaut. Dans la nuit du 18 au 19, la  fête bat son plein au milieu des lampions multicolores quand la foule voit arriver les éléments de la guillotine transportée par les aides bourreaux qui s’affairent bientôt à la monter sous les ordres de leur patron, Heidenreich. Dans une bousculade indescriptible, les gens commencent à prendre place le plus près possible du lieu d’exécution. Le directeur de la Roquette, lui non plus, n’est pas en reste. Il a ses propres invités, triés sur le volet. Il a même fait garder des places autour du couperet pour ses intimes. Enfin, au petit matin, solidement encadré, très pâle, Troppmann apparaît, avançant à petit pas vers « la veuve ». Il est jeté sans ménagement sur la bascule, mais, à peine a t-il passé la tête dans la lunette, qu’il se rejette en arrière avec une telle vigueur qu’on se demande s’il ne va pas réussir à s’échapper. Réflexe bien naturel de survie, mais qui agace l’exécuteur. Celui-ci empoigne le condamné par les cheveux, un autre lui attrape le menton. Troppmann réussit encore à mordre violemment le doigt de ce dernier. Sous les hurlements de la foule qui ne se contient plus, Heidenreich ferme la lunette autour de son cou. Le couperet s’abat. Justice est faite. Des enfants, perchés sur les arbres, sifflent et applaudissent au spectacle. L’un deux est déjà tombé durant la nuit et s’est cassé la colonne vertébrale. La foule, sans comprendre, a bien ri. Le garçon, transporté chez un marchand de vin de la rue de la Roquette, est finalement mort. Il est resté une bonne heure sur le trottoir avant que l’on daigne s’occuper de lui.

Escortée par deux gendarmes à cheval, la dépouille de Troppmann gagne le cimetière d’Ivry où elle est rapidement inhumée. La foule mettra des heures à se disperser, cherchant peut-être à profiter de ces derniers instants d’unanimité générale. Au loin, s’amoncellent déjà des nuages sombres et lourds de menaces. Bientôt, dans quelques mois, ce sera la défaite de Sedan, l’abdication de Napoléon III et la Commune de Paris.

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